La pleine conscience dans le brainspotting

Last Updated on 3 January 2021 by Christian Zaczyk

La nouvelle psychothérapie brainspotting

La pleine conscience dans les psychothérapies et en particulier dans le brainspotting m’est apparue une dimension fondamentale ces dernières années.

La pleine conscience consiste à porter intentionnellement attention aux expériences internes (sensations, émotions, pensées, états d’esprit) ou externes du moment présent, sans porter de jugement de valeur. Plusieurs approches contiennent de la pleine conscience, mais dans le brainspotting, elle est très spécifique et focalisée. La grande différence avec la pratique de la méditation pleine-conscience est la présence du thérapeute et l’utilisation de cet état pour accéder aux mémoires traumatiques.

J’ai vraiment perçu l’importance de la pleine conscience (Mindfulness) dans la psychothérapie pour le retraitement des traumatismes à travers ma pratique du brainspotting.

Je l’avais déjà remarqué dans ma pratique de la psychothérapie EMDR, un peu plus dans la psychothérapie sensorimotrice (Sensorimotor psychotherapy), pour atteindre une perception puissante de la pleine conscience dans la technique du brainspotting.

On réalise que les psychothérapies par la parole et l’écoute ne permettent pas d’entrer dans le système neurobiologique du sujet pour retraiter les traumatismes. Même les thérapies cognitives qui sont efficaces pour améliorer les patients, ne permettent pas aussi puissamment de donner une régulation émotionnelle. Il est illusoire pour moi maintenant de penser qu’on pourrait faire autrement.

J’ai, à l’origine, eu une approche psychanalytique quand j’étais étudiant en médecine puis je me suis formé aux TCC (thérapies cognitivo-comportementales). Ces thérapies ont ouvert la voie, mais aujourd’hui ce n’est plus suffisant. Certaines indications sont encore pertinentes pour aider les patients.

Aujourd’hui, nous savons que pour retraiter un petit ou un grand trauma psychique ou simplement pour sortir d’une émotion que nous n’arrivons pas à réguler, il faut que le cerveau soit dans une certaine configuration. Certaines zones cérébrales doivent être activées pour que le cerveau émotionnel se régule. Sinon le cerveau rationnel qui veut expliquer, contrôler, est trop activé et empêche la régulation émotionnelle et le retraitement des mémoires traumatiques.

La séance de brainspotting

Dans le brainspotting, on utilise la direction du regard et l’activation émotionnelle pour permettre au patient d’être en pleine conscience ciblée, et ainsi d’accéder au sous-cortex pour accéder aux « dossiers » qui posent problème. Beaucoup de problèmes chez les patients en dehors de maladies comme la schizophrénie ou des troubles bipolaires qui ont sûrement une base neurologique, la plupart des problèmes sont « trauma-based » (ayant comme origine un trauma). Ces traumatismes psychiques peuvent être des traumas préverbaux, développementaux, ou des blessures d’attachement.

Dans une séance de brainspotting, on voit vraiment comment la pleine conscience œuvre pour obtenir une régulation émotionnelle au niveau du cerveau dans les traumas non résolus, non retraités. La pleine conscience permet au patient d’accéder aux réseaux de mémoire reliés aux traumas qui se réactivent dans la vie du patient sans que – parfois, il ne s’en aperçoive. Le patient peut être en souffrance, en difficulté dans une situation quotidienne, sans qu’il fasse le lien avec un réseau de souvenirs qui se réactive.

Certains sujets ont des difficultés au départ du processus surtout s’ils ont tendance à intellectualiser, mais je dirai que c’est le type de difficultés que l’on rencontre dans la pratique de la méditation en général.

Dans la séance de brainspotting, le thérapeute voit de façon flagrante le processus de pleine conscience se mettre en place devant ses yeux.

Le patient va être en pleine conscience, dans un cadre relationnel particulier appelée « dual attunement » (double harmonisation) entre le patient et le thérapeute. Cette harmonisation fait partie du cadre qui permet au patient de se sentir en sécurité.

Le patient pourrait-il le faire seul se faire une séance de brainspotting ? Il peut pratiquer la pleine conscience seul, ou toute pratique de méditation, mais il ne pourra pas retraiter ses traumatismes comme le permet le brainspotting. Il faut un cadre sécurisant, car lorsqu’on a des traumatismes psychiques, le cerveau les « encapsule » en quelque sorte plus ou moins bien pour les isoler du reste du psychisme. Le cerveau n’aura pas envie (en terme de régulation) d’être submergé par les émotions liées aux traumatismes.

Même les patients ayant pratiqué régulièrement la pleine conscience et la méditation sont assez surpris par le processus du brainspotting qui les amène à la pleine conscience. Dans le brainspotting, on accepte, on reçoit ce qui arrive dans la session en pleine conscience.

Le brainspotting différent des autres psychothérapies ?

Quel est l’avis des patients sur la pleine conscience dans le brainspotting ? « Je n’ai jamais ressenti cela » « c’est puissant », « je ne suis jamais allé aussi loin », « en EMDR, je n’ai pas été aussi loin ».

Cela peut s’expliquer par le fait que le protocole EMDR ne permet de laisser complètement libre cours à la pleine conscience. Pour moi, le brainspotting va plus loin que l’EMDR, de façon très intuitive à travers le le champ visuel et le processus de pleine conscience. Il est difficile pour les patients de décrire à une autre personne ce qu’ils ont vécu tant l’expérience est profonde. Durant une séance de brainspotting, certains patients peuvent comme en méditation s’ennuyer, s’impatienter… comme en méditation. Les gens ayant beaucoup de difficultés sont ceux qui ont fait des psychanalyses très longues, parce qu’ils ont pris l’habitude d’intellectualiser leur propre cas. Parfois, ils peuvent avoir peur d’être submergé au cours d’une session, car ce processus d’intellectualisation les a coupés de leurs émotions.

En tant que thérapeute, quand on a connu le processus de pleine conscience dans une session de psychothérapie avec les patients ou sur soi, on ne peut plus envisager une session de psychothérapie sans cet état.

Votre choix d’une psychothérapie doit tenir compte de cette importance fondamentale de la pleine conscience dans la psychothérapie.

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La formation brainspottting (NTCV) c’est ici.

 

2 thoughts on “La pleine conscience dans le brainspotting”

  1. Bonjour Docteur,
    Je vous écris suite à votre article relatif au Brainspotting.
    Est-il conseillé d’opter pour cette thérapie parallèlement à une TCC ?
    (Trouble panique – TAG)
    Cela ne surchargerait-il pas trop le cerveau diminuant ainsi les bienfaits de l’une ou l’autre thérapie ?
    En vous remerciant.
    Bien cordialement,
    Teddy

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