L’alimentation riche en graisse est-elle mauvaise ?

Last Updated on 16 October 2017 by Christian Zaczyk

Il existe une idée répandue en matière d’alimentation qui dit que les graisses ne seraient pas bonnes pour le santé. Même si l’on sait maintenant que le régime cétosique, riche en graisses, et pauvre en sucres, apportent de nombreux bénéfices pour la santé, il peut sembler moins mauvais d’avaler une cuillère à soupe de sucre qu’une cuillère à soupe de beurre. Or il n’en est rien. Le sucre peut-être très toxique et source d’effets extrêmement négatifs sur la santé.

Les conseils alimentaires standards pour restreindre la graisse totale et les acides gras saturés  reposent en grande partie sur quelques études d’observation menées il y a des années en Amérique du Nord et en Europe. Cependant, les méta-analyses récentes n’ont montré aucune association, ni relation inverse, entre l’apport en acides gras saturés et la mortalité totale et les événements cardiovasculaires défavorables.

Au cours d’une large étude épidémiologique (nommée PURE) impliquant une vaste cohorte internationale, réalisée entre 2003 et 2013, auprès de sujets âgés de 33 à 70 ans dans 18 pays et sur 5 continents, incluant 135335 individus, des chercheurs ont étudié la mortalité et l’apparition de maladies en rapport avec leur alimentation. Les participants ont été classés en fonction du pourcentage d’apport alimentaire dérivée des glucides, des protéine,et des graisses totales (saturées, monoinsaturées et polyinsaturées). Le suivi médian était de 7,4 ans.

Après un ajustement concernant l’éducation, le tabagisme, l’activité physique, le diabète, l’emplacement urbain versus local, l’apport énergétique total et la région géographique, ils ont obtenus les résultats suivants sur 5796 décès et 4784 événements majeurs de maladies cardiovasculaires:

Résultats

L’augmentation de la consommation de glucides a été associée à un risque accru de mortalité totale  mais pas avec le risque de maladie cardiovasculaire ou de mortalité cardiovasculaire.

L’apport de la graisse totale et de chaque type de graisse a été associé à un risque moins élevé de mortalité totale. Le graisse total et les graisses saturées et insaturées n’étaient pas significativement associés au risque d’infarctus du myocarde ou de mortalité cardiovasculaire.

En gros, les chercheurs ont constaté que ceux dans le quintile (20% de l’échantillon) le plus élevé d’apport en glucides avaient des risques de mortalité totale plus élevés que ceux des plus faibles. À l’inverse, ceux qui ont le plus fort apport en matières grasses ont présenté des risques de mortalité plus faibles que ceux du quintile le plus bas.

Interprétation

L’apport élevé en glucides dans l’alimentation a été associé à un risque plus élevé de mortalité totale, alors que la graisse totale et les différents types de graisse étaient liés à une mortalité totale plus faible. La graisse totale et les types de graisse n’étaient pas associés à une maladie cardiovasculaire, à un infarctus du myocarde ou à une mortalité par maladie cardiovasculaire, alors que les graisses saturées avaient une association inverse avec un accident vasculaire cérébral. Les directives alimentaires mondiales devraient être reconsidérées à la lumière de ces résultats.

On peut donc dire que les données de cette vaste cohorte internationale ne sont pas compatibles avec les directives actuelles qui recommandent de restreindre les graisses totales et saturées dans l’alimentation. Les résultats suggèrent que les personnes qui consomment des régimes riches en glucides peuvent bénéficier de la substitution de graisses pour certains de glucides.

On peut regretter que, dans cette étude, n’aient pas été distingués les apports en glucides avec index glycémique élevé et index glycémique bas. En effet, tous les glucides ne se valent pas.

Source :

Dehghan M et al. Associations of fats and carbohydrate intake with cardiovascular disease and mortality in 18 countries from five continents (PURE): A prospective cohort study. Lancet 2017 Aug 28

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